Douleur thoracique : il faut absolument consulter si la douleur est vive, prolongée… (Dr Bassolé)

La douleur thoracique est un symptôme en médecine. Il s’agit d’une douleur qui intéresse en général la partie antérieure du thorax et qui peut évoluer sur un mode aigu ou chronique. Cette douleur s’accompagne d’un certain nombre de caractéristiques qui peuvent permettre au médecin d’en suspecter la cause. Tout savoir sur les manifestations, les causes, les complications et la prise en charge des douleurs thoracique avec notre spécialiste des maladies du cœur et des vaisseaux, Dr Yannick Armel Bassolé, médecin cardiologue.

Comment elle se manifeste ?

– Elle se manifeste par une sensation douloureuse au niveau du thorax ressentie sous la forme d’une gêne, d’une brûlure, d’un poids, de picotements ou d’une véritable oppression de la poitrine ;
– Elle peut s’accompagner d’une angoisse, de palpitations, de malaise ou de difficultés respiratoires.

Comment elle se caractérise ?

La douleur thoracique se caractérise par ses circonstances d’apparition ou son mode de déclenchement, sa durée dans le temps (secondes,minutes,heures), le siège exact sur le thorax, l’irradiation (la zone vers laquelle la douleur migre) et aussi l’existence ou non de facteurs qui déclenchent ou calment la douleur. Toutes ces caractéristiques peuvent donc guider le médecin ou l’agent de santé vers une ou des causes potentielles.

Quelles peuvent être ces causes ?

La douleur thoracique est un symptôme et ce symptôme peut être la manifestation d’une affection qu’il faudra rechercher. En d’autres termes, elle n’est pas une maladie, mais le symptôme potentiel d’une maladie. Une atteinte d’un organe ou d’une structure située dans la cage thoracique peut se manifester par une douleur thoracique. De façon synthétique on distingue :

– Les causes cardiaques :elles sont les plus graves. De l’angine de poitrine à l’infarctus du myocarde (rétrécissement ou obstruction d’une artère du cœur), l’embolie pulmonaire (caillot de sang dans l’artère pulmonaire ou ses branches), la dissection aortique (déchirure de la paroi de l’artère aorte), la péricardite (inflammation de l’enveloppe du cœur qui s’accompagne ou non de liquide autour du cœur) ;
– Les causes digestives : l’ulcère gastroduodénal, le réflux gastro-œsophagien, la cholécystite (inflammation de la vésicule biliaire) ;
– Les causes pulmonaires : la bronchite, la pleurésie (accumulation de liquide autour du poumon), le pneumothorax (accumulation dair autour du poumon);
– Les causes pariétales : le traumatisme ou fracture de côtes,
– Les causes neurologiques : le zona, les atteintes des racines nerveuses ;
– Les causes psychiatriques : l’anxiété, les personnalités hypochondriaques.

Est-ce un motif fréquent de consultation ?

Oui, la douleur thoracique est un motif fréquent de consultation, en témoigne la diversité des causes potentielles. Dans la ville de Ouagadougou, une étude menée en 2014 dans des hôpitaux, retrouvait qu’un patient sur 5 qui consulte en cardiologie, le fait pour une douleur thoracique.

Quelles peuvent être les complications ?

Les complications sont plutôt en rapport avec la cause de la douleur thoracique. Une douleur thoracique d’origine cardiaque est une urgence diagnostique et thérapeutique. Les causes cardiaques de douleur thoracique sont des affections potentiellement létales.

Quand est-ce qu’il faut consulter ?

Il faut absolument consulter lorsque la douleur thoracique est vive, prolongée, s’accompagne de malaise, de difficultés respiratoires, de perte de connaissance quel que soit l’âge et ce d’autant plus que la personne a des antécédents cardiaques.

Comment se passe la prise en charge?

Les traitements sont fonction de la cause de la douleur thoracique. En cardiologie, l’éventail des traitements peut aller des comprimés, spray et médicaments injectables jusqu’aux techniques interventionnelles.

Des conseils à l’endroit des populations ?

– Avoir le réflexe de consulter un agent de santé en cas de douleur thoracique d’apparition brutale,
– Eviter l’automédication,
– Toute douleur thoracique mérite la réalisation d’un électrocardiogramme.

Madina Belemviré

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