Infertilité : ‘’Il faut oser consulter pour se faire dépister en cas d’absence de grossesse”(Dr Akakpo)

L’infertilité masculine peut être définie comme une absence de grossesse après un an de rapports sexuels réguliers, avec un bilan féminin normal. Peut-on la traiter ? Quels sont les aliments qui conviennent à une meilleure fertilité ? William Akakpo, chirurgien urologue et andrologue répond aux questions de Bulletin santé.

Dr Wiliam Akakpo, chirurgien urologue et andrologue

Peut-on traiter l’infertilité masculine ?

Oui, on peut la traiter. Mais il faut mener une enquête et rechercher les différentes causes de cette infertilité.

-Il y a des pathologies associées à savoir une obésité, le tabac, une mauvaise alimentation, une exposition professionnelle au personnelle à des toxiques. Il faut essayer de supprimer tous les facteurs qui agissent négativement à savoir : l’arrêt du tabac, l’activité physique, la perte du poids.

-Sur le plan médical de chaque patient, il faut rechercher les causes médicales qui peuvent y être associées : traiter un diabète non équilibré, une varicocèle qui est la pathologie médicale la plus fréquemment retrouvée. Le traitement de référence de la varicolèle est la chirurgie faite au microscope au niveau de l’aine. Il y a également des alternatives radiologiques, la radio embolisation de cette varicocèle.

L’infertilité peut être plus sévère quand il s’agit d’une azoospermie qui est une absence de spermatozoïde. Il y a deux causes d’azoospermie : l’azoospermie sécrétoire, c’est-à-dire que le testicule a des difficultés à fabriquer les spermatozoïdes, ou l’azoospermie excrétoire, c’est-à-dire que les spermatozoïdes sont fabriqués dans le testicule et il y a un obstacle, un blocage des voies spermatiques qui empêche les spermatozoides de circuler et de se retrouver dans l’éjaculat.

En cas de chirurgie pour prélèvement testiculaire lors d’une azoospermie, l’objectif est de retrouver des spermatozoïdes dans le testicule afin de réaliser une fécondation in vitro (FIV). Un traitement spécifique médical ou chirurgical peut parfois être discuté afin de lever un obstacle ou relancer la fabrication de spermatozoïdes dans le testicule.

De la même façon, un patient qui arrête de fumer et/ou de consommer des toxiques, peut avoir un effet positif au plus tôt 3 mois après l’arrêt du facteur qui est négatif sur la spermatogénèse (il faut environ 75 jours pour que les spermatozoïdes se renouvellent)

Lire notre article sur les signes de l’infertilité qui doivent alerter

https://www.bulletinsante.net/infertilite-masculine-les-signes-qui-doivent-vous-alerter/

Quels sont les aliments qui favorisent une meilleure fertilité ?

Une alimentation équilibrée et bien répartie au cours de la journée en évitant les aliments riches en sucres ou graisses et en associant une activité physique.

-Lutter contre l’obésité, la sédentarité.

-Retirer tous les toxiques, le tabac, l’alcool, avoir une hygiène de vie la plus saine possible, ensuite on peut associer des compléments vitaminiques les plus simple possible.

Des conseils à l’endroit des hommes ?

Pendant des années, on imputait la fertilité à la femme. On disait que l’homme était fertile en toutes circonstances même en cas d’obésité, tabagisme actif…On voit années après années que ce n’est pas vrai. La femme en effet peut avoir des problèmes de fertilité, mais l’homme également est vulnérable et n’a pas une fertilité infaillible.

Il faut donc rappeler aux hommes de prendre soin d’eux avec une alimentation normale et une hygiène de vie la plus équilibrée. Il ne faut pas que ce soit un sujet tabou. Souvent on voit des hommes qui consultent après plusieurs années d’errance thérapeutique sans enfant, mais qui n’ont jamais osé consulter par honte, par gêne vis-à-vis de leur famille, de leur femme. Il faut oser consulter pour se faire dépister en cas d’absence de grossesse surtout si la femme entreprend les démarches pour faire un bilan.

La fertilité est moins bonne avec l’âge. Un patient qui consulte tôt aura plus de chance d’avoir une amélioration sur sa fertilité plutôt qu’un patient qui n’ose pas consulter et qui consulte tardivement avec un âge plus avancé où les traitements disponibles seront moins efficaces.

Madina Belemviré

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