La diarrhée du voyageur : Un mal fréquent chez les aventuriers

La diarrhée du voyageur, également connue sous le nom de turista, demeure l’affection qui touche le plus les voyageurs explorant des contrées éloignées. Le Dr Lydie Sia Ouattara, hépato-gastroentérologue, offre des éclaircissements sur cette maladie, caractérisée par l’émission d’au moins trois selles liquides en l’espace de 24 heures. La transmission se fait principalement par la consommation d’eau ou d’aliments contaminés par divers agents pathogènes tels que des bactéries, des parasites, des toxines ou des virus.

Dr Lydie Sia Ouattara, hépato gastro-entérologue

La manifestation de la diarrhée du voyageur survient généralement au cours de la première semaine du déplacement, mais elle peut également se manifester à tout moment pendant le voyage et jusqu’à 7 à 10 jours après le retour. Les symptômes peuvent varier, allant d’une diarrhée légère, tolérable et n’interférant pas avec les activités planifiées, à une diarrhée modérée, assez intense pour perturber le quotidien. La forme sévère, considérée comme incapacitante, empêche complètement la réalisation des activités prévues, et toute diarrhée sanglante est catégorisée comme sévère.

Interrogée sur la fréquence des consultations liées à la diarrhée du voyageur dans sa pratique, le Dr Sia souligne que bien que cette affection soit généralement bénigne et se résorbe spontanément en moins de 24 heures, elle demeure la pathologie la plus courante chez les voyageurs.

Environ 5 à 20 % des patients consultent un professionnel de la santé, tandis que 30 à 60 % optent pour des médicaments. Entre 5 à 10 % des personnes touchées connaissent une diarrhée persistante, nécessitant une attention particulière.

Les facteurs de risque associés à la diarrhée du voyageur sont nombreux, et le Dr. Sia souligne leur variabilité en fonction de la destination, de la durée et du type de séjour. Les régions à risque élevé incluent l’Asie, l’Afrique subsaharienne et l’Amérique latine. Les voyages d’aventure comportent un risque accru par rapport aux vacances à la plage. Le respect des précautions individuelles envers l’eau et les aliments joue un rôle crucial, tout comme l’âge du voyageur, les jeunes enfants et les adultes de moins de 30 ans étant plus susceptibles. De même, la condition de santé du voyageur, notamment les antécédents de pathologies digestives ou de chirurgies, augmente la propension à contracter la turista.

En ce qui concerne les groupes de personnes plus susceptibles de développer des complications liées à la diarrhée du voyageur, tels que les enfants, les personnes âgées, ou les personnes immunodéprimées, le Dr Sia mentionne les personnes atteintes d’une maladie chronique, chez qui les conséquences d’une diarrhée du voyageur pourraient être graves. Il s’agit de l’insuffisance rénale chronique, l’insuffisance cardiaque, le diabète, la maladie inflammatoire intestinale, les personnes immunodéprimées en raison d’une infection par le VIH, de la baisse de leur immunité, ainsi que les individus aux âges extrêmes, tels que les nourrissons et les personnes âgées.

Madina Belemviré

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