Maladie d’Alzheimer : « Le célibat serait un facteur associé à ce type de maladie » (Pr Napon)
La maladie d’Alzheimer est une maladie du cerveau qui est caractérisée par une perte progressive des facultés intellectuelles dont la mémoire, le raisonnement, le jugement, l’orientation dans l’espace et le temps et bien d’autres fonctions dont le langage. Cette perte est progressive et irrémédiable confinant à un moment donné le patient à un état complètement grabataire qui peut aboutir au décès au bout de sept ans d’évolution. Tout savoir sur les personnes et les facteurs de risques de cette maladie avec le Chef de service de Neurologie au CHU de Bogodogo, Pr Christian Napon.
Quelles sont les causes de cette maladie ?
Jusqu’à présent, les causes sont inconnues, mais il existe des facteurs génétiques. Environ cinq à 15 % des cas de maladie d’Alzheimer sont des formes familiales. On a pu mettre en évidence plusieurs anomalies génétiques en rapport avec la maladie. Un parent atteint de la maladie peut la transmettre dans 50 % des cas à ses descendants en leur passant le gène anormal. Mais la plupart des cas de maladie d’Alzheimer sont des formes sporadiques donc non héréditaires.
On pense que c’est une maladie qui est dû à un vieillissement, à une mort anormalement élevée des cellules du cerveau et cela est favorisée par des dépôts de protéines qui se font au niveau du cerveau et qui vont entrainer la mort des cellules nerveuses aboutissant au signe de la maladie.
Qui sont les personnes à risque ?
C’est une maladie qui est en rapport avec l’âge et on sait que la prévalence est élevée à partir de 65 ans. La prévalence est de 3% pour les gens qui ont entre 65-75 ans et jusqu’à 32 % pour ceux qui ont au-delà de 85 ans. Mais les jeunes peuvent être aussi concernés. Dans 5 à 15% des cas, il y a des maladies d’Alzheimer qui sont génétiques et qui peuvent en ce moment commencer plus tôt dans la vie autour de la quarantaine. On parle de forme précoce, et cela peut poser des problèmes.
Et les facteurs de risques ?
Ce sont les mêmes facteurs de risque que l’on retrouve dans les AVC. Lorsque vous avez un taux de cholestérol qui est élevé ou une hypertension artérielle ou les deux, cela entrave le transport du sang vers le cerveau et réduit l’apport en oxygène du cerveau à l’origine d’une interruption de la connexion entre les cellules nerveuses.
Le manque d’exercice physique : l’exercice physique aide le cœur à mieux fonctionner et pour des raisons inconnues, ça peut aider le cerveau aussi à mieux fonctionner,
Les personnes qui n’ont pas un maintien mental actif peuvent aussi favoriser la survenue de la maladie. On encourage les gens à pratiquer des activités qui leur permettent d’utiliser leur esprit, comme apprendre de nouvelles compétences, faire des mots croisés, lire le journal. Ces activités peuvent promouvoir la croissance de nouvelles connexions entre les cellules nerveuses et aider à retarder cette maladie.
Le fait de boire excessivement l’alcool : nous demandons aux gens de ne pas abuser de l’alcool. Si ce sont des petites quantités c’est possible, mais lorsque les personnes ingèrent des quantités excessives d’alcool, c’est-à-dire plus de 3 verres par jour, cela peut entrainer aussi cette maladie parce que l’alcool peut empêcher la libération de l’acétylcholine et provoquer d’autres changements au niveau des cellules du cerveau.
Le célibat : vivre tout seul serait un facteur de risque de développer ce type de maladie.
Est-ce fréquent dans nos contrées ?
Nous n’avons pas suffisamment d’éléments pour apprécier la fréquence parce que toutes les études que nous avons sont des études hospitalières. Cela ne permet pas d’extrapoler nos résultats à la population générale. Mais ce que l’on sait, c’est que de plus en plus nous trouvons en consultation externe, des patients qui viennent pour des plaintes concernant leur mémoire. Sur un total de 20 personnes qui consultent, on va retrouver 2 ou 3 qui vont venir consulter pour des troubles de mémoire. Et parmi ceux-ci, on peut retrouver des cas qui sont peut-être des débuts de cette maladie d’Alzheimer. C’est dire que c’est vraiment un problème de santé publique.
Madina Belemviré
Je sollicite vos conseils pour les problèmes de ronflement
Il faut encore faire plus d’investigation