Soins obstétricaux et néonatals d’urgence: Des engagements forts à l’issue de l’atelier national de Ouagadougou

Ils étaient venus de toute l’Afrique de l’Ouest, porteurs d’un rêve commun : améliorer durablement la santé des mères et des enfants. Ce samedi 10 mai 2025, à Ouagadougou, l’atelier de six jours organisé par la Société Africaine de Gynécologie Obstétrique (SAGO) s’est achevé dans une ambiance mêlée d’émotion, de satisfaction et surtout de détermination. Durant cette semaine intense, les participants enseignants d’université, spécialistes en gynécologie, représentants de sociétés savantes ont travaillé d’arrache-pied pour intégrer dans les programmes de formation de base des sage-femmes, infirmiers et médecins, les notions fondamentales de santé maternelle et néonatale intégrée (SMNI), de planification familiale et de nutrition.

Pour la Dre Salifou Zelika Lankoandé , gynécologue obstétricienne venue du Niger, cette semaine a été marquante : « Ce furent des jours de travaux intenses mais nécessaires. Nous avons élaboré un guide avec les mots-clés à intégrer dans les leçons pour que les étudiants soient formés à l’intégration dès la base. » Une étape indispensable, selon elle, pour garantir que les futurs professionnels soient prêts à appliquer ces principes sur le terrain. Et elle ne compte pas s’arrêter là. À peine de retour au Niger, elle prévoit de restituer les résultats de l’atelier au ministère de la Santé, aux universités publiques et privées et aux instituts de formation. Une réunion Zoom avec la SAGO est même prévue, suivie d’un atelier technique pour passer à la phase de mise en œuvre.

Dre Salifou Zelika Lankoandé , gynécologue obstétricienne

Du côté de la Guinée, le Pr Abdoura Hamane Diallo de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, a vécu l’atelier comme une bouffée d’optimisme. « C’était très convivial, très confraternel. On a appris énormément, au-delà de nos attentes. Et surtout, on a produit des outils concrets pour changer la donne. » Pour lui, enseigner l’intégration des services dès les premières années de formation est une réponse aux indicateurs encore rouges de la santé maternelle et infantile dans nos pays.

Pr Abdoura Hamane Diallo

Le Pr Youssouf Traoré, secrétaire général de la SAGO, insiste sur la suite : « Chaque participant devra, de retour dans son pays, rendre compte, engager ses collègues, et surtout transmettre l’essentiel aux formateurs. Le tout sera appuyé par des preuves tangibles comme les captures d’écran des cours révisés, qui serviront de base pour le suivi. La SAGO prévoit aussi d’élargir l’intégration aux pédiatres et nutritionnistes, pour une approche réellement multidisciplinaire.

Pr Youssouf Traoré, secrétaire général de la SAGO

Pour le Pr Charlemagne Ouédraogo, président de la SOGOB et vice-président de la SAGO, ces six jours ont été bien plus qu’un atelier : ils marquent une étape essentielle vers une transformation des systèmes de formation et, à terme, de nos systèmes de santé. « Dans nos contextes sécuritaires et économiques difficiles, intégrer les services est une obligation. Cela permet d’optimiser les ressources, mais surtout de garantir aux femmes et aux enfants des soins complets, en une seule consultation. »

Pr Charlemagne Ouédraogo, vice-président de la SAGO et Président de la SOGOB

À l’heure du départ, il n’y avait ni champagne, ni discours pompeux. Juste des visages sereins, des mains serrées avec conviction, et des regards tournés vers l’avenir. Un avenir dans lequel chaque étudiant, chaque formateur, chaque prestataire saura que derrière chaque consultation, se cache une opportunité d’agir  pour sauver une vie, éviter une complication, ou simplement offrir une chance de mieux vivre.

Madina Belemviré

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