Sexualité : Au-delà du plaisir, voici les maladies bucco-dentaires engendrées par le sexe oral

Dans une société où le sexe oral est devenu une pratique courante pour diversifier le plaisir sexuel, la question des impacts sur la santé bucco-dentaire reste souvent négligée. Le Dr Sandrine Ouédraogo, chirurgien-dentiste et titulaire d’un Diplôme Universitaire en VIH/SIDA et co-infections, éclaire sur les maladies bucco-dentaires associées au sexe oral et leurs implications pour la santé.

Dr Sandrine Ouédraogo, chirurgien-dentiste

Plusieurs maladies bucco-dentaires peuvent survenir. Les plus fréquemment rencontrées sont:

L’Herpès buccal : qui peut causer des lésions douloureuses, souvent appelées boutons de fièvre, autour de la bouche (comme mentionné plus haut)..

-La candidose buccale qui peut être provoquée par les modifications de l’environnement microbien entrainées par les pratiques oro-génitales.

-La gingivite et la parodontite : le contact avec les organes génitaux peut introduire des bactéries dans la bouche, entraînant une inflammation des gencives, des saignements, une récession gingivale et même une perte osseuse autour des dents.

-La carie dentaire : si l’hygiène bucco-dentaire n’est pas adéquate après le sexe oral, la transmission de bactéries responsables des caries peut augmenter. La consommation fréquente de sucres ou de boissons acides pendant ces activités peut également contribuer aux caries.

Les implications pour la santé générale dépendent de la gravité des problèmes bucco-dentaires et de la rapidité avec laquelle ils sont diagnostiqués et traités. Les infections non traitées peuvent se propager à d’autres parties du corps et avoir des conséquences graves. Les IST peuvent également affecter la santé globale, entraînant des complications systémiques.

Est-ce ce cela pourrait provoquer le cancer de la bouche?

Oui cela peut provoquer le cancer de la bouche ou de la gorge. Cependant, il est important de noter que le risque absolu de développer un cancer à la suite du sexe oral reste relativement faible pour la plupart des individus.

Existe-t-il des études ou des recherches spécifiques sur l’impact à long terme du sexe oral sur la santé bucco-dentaire, et quelles sont les conclusions importantes à prendre en compte?

Il y a peu de recherche à ce sujet, mais certains auteurs ont mis en évidence des associations potentielles entre le sexe oral et certains problèmes bucco-dentaires à long terme:

-Impact sur le microbiote buccal: l’activité sexuelle orale peut, à long terme perturber l’équilibre de la flore bactérienne naturelle de la bouche, ce qui peut augmenter le risque de caries, de gingivite et d’autres problèmes bucco-dentaires.

Des études ont suggéré une association entre le sexe oral et un risque accru de cancer de la gorge et comme je l’ai mentionné précédemment le risque absolu est relativement faible

Existe-t-il des pratiques ou des précautions recommandées pour réduire les risques de transmission de maladies bucco-dentaires pendant le sexe oral?

Le 1er conseil à donner c’est l’abstinence.

-Il faut évitez le sexe oral si vous ou votre partenaire avez des plaies ouvertes ou des lésions dans la bouche ou sur les organes génitaux.

-Il faut éviter les produits irritants tels que les gels lubrifiants parfumés ou les produits de douche féminins qui peuvent provoquer des irritations ou des déséquilibres de la flore bactérienne.

-Nous avons les digues dentaires, habituellement   utilisés au cabinet dentaire, qui peuvent être utilisées comme préservatifs dentaires. Ce sont des protections souples et imperméables en latex, qui peuvent créer une barrière physique entre la bouche et les organes génitaux. Mais au Burkina il est difficile de les trouver en vente libre.

-Il faut maintenir une bonne hygiène bucco-dentaire. Cela comprend l’utilisation de fil dentaire quotidiennement, le brossage des dents au moins deux fois par jour, et après chaque sexe oro-génital.

-Communiquer ouvertement avec votre partenaire de vos antécédents médicaux, de vos préoccupations en matière de santé et de vos pratiques sexuelles. Subir des dépistages réguliers d’IST si vous êtes sexuellement actif et consulter régulièrement un chirurgien-dentiste. Cela permet de détecter les infections précoces et de les traiter rapidement.

Madina Belemviré

 

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