Burkina Faso : voici les cancers les plus agressifs 

En médecine, on emploie le terme « foudroyant », « fulminant » ou « fulgurant » pour désigner tout évènement ou processus qui s’installe de façon soudaine, qui s’intensifie rapidement, mettant en jeu la vie de l’individu dans un délai relativement bref. Un cancer foudroyant est donc un cancer qui s’installe et se propage de façon très rapide dans tout l’organisme entrainant la mort du sujet porteur si rien n’est fait pour stopper cette évolution. Quels sont les cancers les plus agressifs ? Quels sont les cancers agressifs les plus fréquents au Burkina ? Quelles sont les chances de survie du sujet porteur ? Pr Augustin Bambara, cancérologue médical au CHU Yalgado Ouédraogo, Maître de Conférences Agrégé à l’Université Joseph Ki Zerbo, répond aux questions de Bulletin santé. 

Quels sont les cancers les plus agressifs ? 

Il n’y a pas vraiment de cancers agressifs de façon spécifique. Mais dans toute localisation cancéreuse, il y a des formes plus agressives que d’autres. Pour exemple, dans le cancer du sein, il y a des formes qui sont plus agressives que d’autres, il en est de même dans le cancer du côlon, des poumons… Cependant, il est couramment admis que le cancer du pancréas est un cancer particulièrement agressif.

Quels sont les cancers agressifs les plus fréquents au Burkina ? 

Au Burkina Faso, les cancers les plus fréquents, tous sexes confondus, sont les cancers du sein, les cancers primitifs du foie, du col de l’utérus, de la prostate et de la vessie. Parmi ces cancers, le plus agressif est le cancer primitif du foie qui est d’ailleurs un cancer largement évitable.

Quelles peuvent être les causes et les facteurs de risque ? 

Les facteurs de risque des cancers agressifs sont les mêmes que ceux des cancers en général. Mais certaines anomalies génétiques peuvent survenir dans les cellules cancéreuses, leur conférant une plus grande capacité de multiplication, d’invasion tout en leur permettant d’échapper plus facilement aux systèmes de défense de l’organisme. Certaines conditions de l’organisme peuvent aussi rendre un cancer plus agressif. Il s’agit notamment des baisses des moyens de défense de l’organisme, qu’elles soient liées à une autre maladie ou à des traitements particuliers.

Comment reconnaître un cancer foudroyant ? 

On reconnait un cancer foudroyant par son évolution. C’est un cancer qui va évoluer plus rapidement que les autres. Le sujet qui porte le cancer va voir un processus qui évolue très vite par opposition aux cancers dit indolents qui auront une évolution lente. Mais c’est souvent à postériori qu’on est amené à dire qu’il s’agit d’un cancer foudroyant. D’où l’intérêt de considérer tout cancer comme potentiellement agressif.

Quelles sont les chances de survie d’un sujet porteur de cancer foudroyant ? 

Elles vont dépendre de la rapidité du diagnostic qui englobe le délai à la consultation et le délai de confirmation du diagnostic ; elles vont dépendre aussi du délai à l’initiation du traitement ainsi qu’à son efficacité. Ces délais doivent être les plus courts possibles pour donner le maximum de chance au patient.

Des conseils à l’endroit des populations ? 

Mes conseils sont en rapport avec les trois volets de la prévention des cancers :

Prévention primaire : éviter de s’exposer aux facteurs de risques de cancer (tabagisme, alcoolisme, certaines infections…), se faire vacciner (contre le virus de l’hépatite B, le papilloma virus) après avis d’un médecin.

Prévention secondaire : faire le dépistage pour les cancers qui sont accessibles au dépistage (cancers du sein, du col utérin, du côlon) et consulter le plus tôt possible devant tout signe inquiétant ou non ;

Prévention tertiaire : elle concerne tout ce qui est en rapport avec le diagnostic et le traitement des cancers, en insistant sur la rapidité de leur mise en œuvre. Ce dernier point relève plus du personnel soignant.

En gros devant tout signe qui est inquiétant, notamment une boule, une grosseur ou un saignement anormal, il faut consulter un médecin le plus rapidement possible. Ce dernier va mettre en œuvre un certain nombre de procédures qui peuvent être clinique et para clinique pour poser le diagnostic de la maladie et initier un traitement, parce qu’une fois tôt détecté et tôt traité, on a une réelle chance de survie devant toute forme de cancer qu’il soit foudroyant ou pas.

Madina Belemviré 

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