Démangeaison anale : les conseils de Dr Hassane KOEFI pour la prévenir

Sensation désagréable ressentie au niveau de la peau qui se trouve autour de l’anus et qui pousse à se gratter, le prurit anal ou démangeaison anale est une sensation qui provoque l’envie pressante de se gratter l’an.us (marge et/ou canal) et la zone qui l’entoure. Il peut toucher tout le monde à savoir l’enfant, l’adulte, tous les deux sexes confondus. Est-ce dangereux ? Quels sont les traitements proposés ? Dr Hassane KOEFI 1er Jumeau, hépato-gastro-entérologue, DIU en proctologie médico-instrumental apporte des éléments de réponse.

Comment elle se manifeste ?

Le prurit anal se manifeste par des grattages de la région anale, c’est un signe fonctionnel qui peut être une alerte à une pathologie et qui lorsqu’il est persistant il ne faudrait pas tarder à consulter et après des examens, un traitement pourra être proposé ou l’étiologie incriminé pourra être retrouvé et une éviction sera donc fait. Il faut noter que ce prurit peut être associé à d’autres lésions cutanées qui orienterons vers le diagnostic.

Est-ce dangereux ?

Le plus souvent, les personnes ne consultent que lorsque le prurit devient très intense ou qu’elles s’aperçoivent qu’en plus du prurit, il y’a des lésions qui apparaissent qu’elles viennent consulter. Il est très important de consulter dès que nécessaire devant des démangeaisons anales, pour qu’une étiologie rapide soit trouvée et un traitement adéquat soit prescrit pour éviter de se retrouver dans une situation où la prise en charge serait compliquée.

Est-ce que vous recevez en consultation des cas de ce genre ?

Oui, nous en recevons des cas de prurit anale, même si souvent c’est à la deuxième ou troisième consultation que le patient s’ouvre et nous dit réellement le problème de santé qu’il a. Cela est dû au fait que certains ont honte, et lorsqu’une confiance s’installe ils arrivent à en parler.

L’interrogatoire permet de s’informer en premier lieu sur les caractéristiques du prurit lui-même (ancienneté, rythmicité, facteurs déclenchants, extension locale aux organes génitaux et plis inguinaux avoisinants ou à distance dans d’autres parties du corps, etc.), des facteurs favorisants et le contexte (prises médicamenteuses, enfants dans l’entourage, voyages récents, terrain allergique, habitudes de vie, hygiène et profession) et enfin des autres signes fonctionnels éventuellement associés.

Quels sont les traitements proposés ?

La prise en charge thérapeutique doit être simultanément symptomatique et étiologique.

La prise en charge symptomatique du prurit anal est essentielle pour rompre le cercle vicieux du prurit et ainsi permettre la cicatrisation de la peau. Elle repose tout d’abord sur des mesures hygiéno-diététiques. Elles visent à obtenir une région anale propre et sèche. Par ailleurs, il n’est pas rare que les patients se soient longtemps automédiqués avant de consulter. La suppression de tous les traitements et des produits de toilette antérieurs est dans ce cas recommandée.

Par rapport au traitement médicamenteux, il dépend de l’étiologie. Par exemple si la cause est parasitaire, des antiparasitaire seront prescrits, de même des antimycosiques pour les mycoses, des dermocorticoïdes pour certaines étiologies dermatologiques.

Il arrive souvent que pour des étiologies proctologiques (prolapsus et marisques hémorroïdaire, fissure, fistule) le traitement soit instrumental ou chirurgical.

Concernant le prurit anal essentiel, la prise en charge symptomatique est indispensable, mais parfois insuffisante et une psychothérapie, voire même un traitement antidépresseur peuvent s’avérer nécessaires.

Comment prévenir les démangeaisons anales ?

Pour prévenir les démangeaisons, il faut :

Laver la région anale à l’aide d’un savon doux ou d’un produit sans savon. Si possible, répétez l’opération après chaque défécation,

Pour vous essuyer, utiliser du papier hygiénique non parfumé et non coloré et tamponnez sans frotter,

Porter des sous-vêtements larges et en coton et évitez le contact des tissus synthétiques avec l’anus,

Eviter les aliments irritants, tels que les épices, le café, l’alcool, le chocolat, etc.

Des conseils à l’endroit des populations ?

A l’endroit des populations, c’est de ne pas tarder à consulter les professionnels de la santé, éviter l’automédication.

Madina Belemviré

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