Hépatite B: peut-on transmettre le virus par la salive?

Les maladies infectieuses qui engendrent le plus grand nombre de décès après la tuberculose sont les hépatites, constituant un problème majeur de santé publique, en particulier dans les pays en développement. Environ 70 % des cas d’hépatite B dans le monde sont concentrés en Afrique, où plus de 91 millions d’Africains vivent avec les souches les plus mortelles du virus, à savoir l’hépatite B et l’hépatite C, comme rapporté par un tableau de bord de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Le Dr. Romond Sia, hépato-gastro-entérologue et Chef de service de gastro-entérologie à l’hôpital protestant Schiphra, fait le point sur cette situation.

Trois voies de transmission principales sont identifiées pour l’hépatite B : la transmission par voie sexuelle, la transmission par voie sanguine, et la transmission périnatale et horizontale (de la mère à l’enfant et pendant l’enfance), qui est la voie la plus fréquente dans les contextes de forte endémicité. Selon l’OMS, la transmission de l’hépatite B de la mère à l’enfant reste élevée dans la région, avec une prévalence de 2,5 % chez les enfants de moins de cinq ans.

Bien que la salive soit théoriquement citée comme une voie de transmission, dans la pratique, cela est très rare. En effet, il faudrait consommer des litres de salive d’une personne infectée par l’hépatite B pour être contaminé, ce qui est pratiquement impossible.

Les hépatites aiguës B sont caractérisées par un délai de contamination inférieur à 6 mois (infection récente), tandis que les hépatites chroniques B persistent au-delà de 6 mois. Les symptômes de la maladie peuvent apparaître plusieurs décennies après l’infection, et les hépatites aiguës peuvent être asymptomatiques ou présenter des signes tels que le syndrome pseudo-grippal, des douleurs abdominales, des vomissements, et une éruption cutanée. La gravité de l’hépatite aiguë peut conduire à une forme fulminante, souvent mortelle.

En ce qui concerne l’hépatite B chronique, si le virus persiste au-delà de 6 mois, elle peut évoluer spontanément vers la guérison ou vers une forme chronique. Dans 80 à 90 % des cas de la phase chronique, aucun signe n’est présent, tandis que dans 10 à 20 % des cas, des symptômes tels que la fatigue, la jaunisse et des douleurs articulaires peuvent survenir. Ces signes ne sont cependant pas spécifiques à l’hépatite B. Sans intervention, la maladie peut évoluer vers la cirrhose et le cancer du foie. Dans ces stades avancés, une douleur abdominale intense, une augmentation du volume du foie et parfois un gonflement abdominal peuvent se manifester.

Il est à noter que contrairement à la croyance populaire, la première cause de cirrhose dans certains pays est l’hépatite B et non l’alcool, cette dernière étant la principale cause en Europe.

Madina Belemviré

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